Voici une photographie prise en 1885 provenant du fonds Brassart conservée dans nos locaux.
Saurez-vous identifier le village où elle a été prise? Pour les connaisseurs du patrimoine forézien que vous êtes cela ne devrait pas poser de problème (sauf que la plaque de verre est à l’envers).
Je publierai la réponse dans les jours à venir sous le cliché.
Champdieu La porte de Bise.
La porte de Bise fait partie de l’enceinte du Bourg de Champdieu, édifiée dans la 2e moitié du XIVe siècle. La porte est constituée d’une ouverture en arc brisé, précédant un passage voûté en berceau , surmontée d’une bretèche à quatre arcades en plein-cintre derrière le parapet de laquelle passe le chemin de ronde. A l’ouest de la porte, la courtine est défendue par une tour de plan circulaire, à trois niveaux d’élévation.
Aujourd’hui dans la porte de bise se trouve un accueil touristique et le centre d’Art roman en Forez.
Panneau de bois représentant les armes de François Ier, collections de la Diana, cliché Serge Tardy
Ce panneau de bois est conservé dans la salle héraldique.
Il mesure 88 cm de large par 113 cm de haut.
Il représente les armes du roi François Ier avec le blason aux fleurs de lys surmonté d’une couronne au centre de la composition, le collier de l’ordre de saint Michel entourant l’écu.
Dans le bas du relief, deux salamandres encadrent un saint Michel terrassant un dragon.
Toutes les incrustations métalliques ont disparu. Elles étaient placées sur la couronne, les fleurs de lys et la figure de l’archange.
Ce panneau était installé face à la collégiale Notre-Dame de Montbrison lors de la venue du roi dans la capitale forézienne.
En raison des mesures gouvernementales prises par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie de COVID-19, La Diana sera fermée jusqu’à une date indéterminée.
Mais en attendant de nous retrouver, je vous proposer de redécouvrir les collections de La Diana.
Voici donc pour commencer une photographie de Christophe Mathevot de L’aigle du tombeau de Jacques d’Urfé provenant du choeur de l’église du couvent Sainte-Claire de Montbrison (aujourd’hui détruit).
Élément du tombeau de Jacques d’Urfé 1590, couvent Sainte-Claire, Montbrison (détruit), Collections de La Diana; Montbrison (Loire) Cliché Christophe Mathevot.
Les armoiries de la famille d’Urfé sont ici tenues par la représentation de l’aigle de Saint Jean. Un collier de l’ordre de Saint-Michel entoure le blason et le tout est surmonté de la couronne du marquisat.
Le 6 novembre 2020, à 18h00 sur RCF le professeur Didier Nourrisson présentera les actes du colloque qui s’est tenu pendant le festival d’histoire de La Diana 2018 au cours de l’émission A plus d’un titre animée par Jacques Plaine et annoncera le prochain festival qui aura lieu du 15 au 20 novembre 2020.
L’émission sera également disponible en podcast sur le site internet de la radio.
Voici la transcription de l’archive proposée la semaine. Pour une question de facilité, j’ai choisi d’écrire le texte dans une orthographe moderne.
L’archive date du XVIIe siècle et provient du fonds de Chalain sous la cote 1E4 471. Le texte se déploie sur deux pages.
Comme, je le notais précédemment le document ne présente pas de difficulté, les lettres sont régulières, l’absence de ponctuation et de majuscules ne crée pas de complication. Il n’y a pas d’abréviation. Seule l’orthographe peut poser problème car elle peut varier d’une ligne à l’autre. Ainsi œuf est écrit euf ligne 7 et heuf ligne 9
Remède pour guérir ceux qui ont été mordus
faire l’omelette de saint hubert
par des chiens enragés ou par des loups pour
il faut prendre une petite poignée de l’herbe
que l’on appelle vulgairement du rapemint
la bien hacher menu ensuite prendre deux
jaunes d’œuf que l’on met avec l’herbe après
avoir oté le blanc jusqu’au germe
il faut les œufs du jour s’il ce peut
prendre une baguette de noisetier de plante
en ôter l’écosse grise et laisser la verte
y ajouter du pain bénit de saint hubert à défaut
de celui-ci d’autre pain bénit le tout étant
dans une écuelle ou un plat il y faut ajouter
trois pleines cuillères de bouche d’huile d’olive
et le bien battre avec la baguette de noisetier
le tout à froid ensuite jeter le tout dans la
poêle en disant au nom du père du fils
du saint esprit et du bienheureux saint hubert
y l’en manger pendant neuf matins à jeun
un petit morceau c’est à dire gros comme
en disant au nom du père du fils du
saint esprit et du bienheureux saint hubert faire
pendant neuf jours une neuvaine ou la faire
faire par quelqu’un dans une église de saint
pierre ensuite faire dire une messe ou
plusieurs suivant la dévotion à l’honneur
de saint hubert pour les bêtes mordues
ou leur en donner pendant les neuf jours
Quelques précisions:
Représentation de saint Hubert (provient du site Wikipedia)
Saint Hubert est le saint patron des chasseurs, il est invoqué contre la rage. N’oublions pas qu’avant la découverte de Pasteur en 1886, la rage est une maladie dont l’issue est toujours fatale, les malades mourraient dans d’atroces souffrances. A partir du XVIIe siècle, de nombreux remèdes sont préconisés contre ce virus comme l’utilisation du mercure par Jean Ravelly (un médecin exerçant à Metz) ou l’os de seiche par Mme Fouquet dans son ouvrage Recueil des remèdes faciles et domestiques.
Bardane (photo issue du site Wikipedia)
Le rapemint est sûrement un autre nom pour évoquer la bardane (cf Dictionnaire du monde rural Les mots du passé de Michel Lachiver aux Editions Fayard dans la bibliothèque de la Diana sous la cote U 630.944).
La bardane est une plante médicinale connue dès le Moyen Age en Europe pour ses vertus anti-inflammatoires.
Quand nous commençons une étude généalogique ou historique, très vite nous nous retrouvons vite confrontés à la lecture des textes paraissant illisibles.
La Diana conserve plusieurs ouvrages portant sur la paléographie consultables en salle de lecture:
–Lire le français ancien Manuel de paléographie moderne XVe- XVIIIe siècle de Gabriel Audisio et Isabelle Rambaud chez Armand Colin qui comprend d’excellents chapitres sur la place de l’écrit à l’époque moderne. (U 411.7 AUD)
–Lire les archives des XVI et XVIIIe siècles de Gérard Moyse publié par les archives départementales de la Haute-Saône est une excellent manuel. (U 411.7 MOY)
–Pratique de paléographie moderne d’Alain Fournet-Fayard aux Publication de l’Université de Saint-Etienne présente des textes de notre région et donc des abréviations que nous pouvons rencontrer dans les archives locales. (U 411.7 FOU)
De plus nombreuses ressources en ligne peuvent vous aider dans votre étude:
Le site de Eric Camille Voirin les exercices ne sont plus téléchargeables mais les documents numérisés sont de bonne qualité. Les exercices sont progressifs.
Thélème est le site de l’Ecole des Chartres, il propose des outils pour l’historien.
Le site internet du Ministère de la Culture regroupe de nombreux sites d’Archives départementales mettant en ligne des cours de paléographique.
Et pour commencer à vous entraîner, voici un document provenant des archives de la Diana classé sous la cote (1 E4) Fonds de Chalain n° 0471. Le texte ne présente pas de difficultés majeures. Il s’agit d’une recette pour préparer l’omelette de saint Hubert un remède contre la rage.
Je ferai paraitre la transcription la semaine prochaine.
Vous connaissez les lits clos mais avez-vous entendu parler des lits abri?
Savez-vous ce qu’est un étui à enfant, une borne à rampes? Nous n’en trouvons plus dans nos intérieurs tout comme les commodes barbières ou les potagers.
Page consacrée aux tables Tome 1 de l’ouvrage Le Mobilier Domestique
Mais tous sont visibles dans les 2 tomes de l’ouvrage Le Mobilier domestique de Nicole de Reyniès. Cet ouvrage édité par le Ministère de la Culture et de la Communication dans collection Vocabulaire typologique est consultable à la bibliothèque de La Diana sous la cote U 749 REY .
Cet immense répertoire étudie le meuble sous tous les angles : appellations, fonctions et formes. Tous les aspects de la vie quotidienne sont abordés : depuis les meubles de réception à ceux de l’hygiène et de l’entretien du linge.
L’ouvrage compte près de 4500 photographies ou images qui permettent de saisir les meubles dans leur ensemble.
La société historique et archéologique du Forez, La Diana, organise tous les deux ans à Montbrison, capitale du Forez, un festival d’histoire comprenant des expositions, des films, et un colloque universitaire, avec l’appui des collectivités locales et la participation des scolaires.
Le prochain festival aura lieu du 3 au 7 novembre 2020 sur le thème des limites et frontières. Le colloque qui se déroulera les 5 et 6 novembre sera consacré au même thème.
La notion de frontière est mouvante et en constante redéfinition. Historiquement, elle a connu des réalités et des perceptions bien différentes d’un monde à l’autre, d’une période à l’autre. Dans l’ordre géopolitique, la mondialisation n’a pas supprimé les frontières : si leur porosité augmente dans certaines intégrations régionales (UE, ALENA, MERCOSUR, ASEAN…), elles peuvent ailleurs prendre des formes d’une grande rigidité et constituer de véritables murs.
Les frontières maritimes sont confrontées à des problématiques spécifiques. En particulier, les délimitations des zones économiques exclusives sont âprement disputées (Spratleys et Paracels…).
Le colloque se fixe pour but d’interroger ces différentes réalités dans le temps et dans l’espace, mais aussi d’explorer cette notion dans l’imaginaire des sociétés. Aussi, plusieurs disciplines peuvent être convoquées : histoire, archéologie, géographie, sociologie, anthropologie, littérature, linguistique, géopolitique…Elles pourront recourir à des sources les plus diverses : fouilles archéologiques, documents historiques et cartographiques, œuvres littéraires ou artistiques, récits de vie, presse, etc.
Trois thèmes sont proposés pour structurer la réflexion :
1°) Faire frontière
Puisque les frontières naturelles n’existent pas car elles relèvent toujours d’artefacts, il convient de s’interroger sur ce qui fait frontière dans l’esprit humain : les bornes romaines et le limes, les fronts pionniers et les territoires vides d’hommes à certaines périodes de l’histoire, les check points et les murs contemporains, mais aussi les langues, les cultures et les religions.
2°) Baliser les frontières
Entre rapports de forces politiques ou militaires et négociations diplomatiques, la frontière (border) n’est pas figée. Son inscription spatiale évolue de même que ses modes de balisage. Elle se hérisse de lignes de fortifications, de murs (du limes antique au « mur de Trump » en passant par la ligne Maginot et le mur de Berlin) et de postes frontières aux fonctions diverses, militaires, sociales et économiques (camps militaires et postes de douane,).
Ces deux premiers axes nécessitent de bien distinguer la volonté de clore (ce sont des principes, des actes, des politiques, etc.) d’un côté et des moyens et instruments de l’autre qui recourent au droit, aux enquêtes de spécialistes, aux témoins locaux (des villageois par exemple), aux mémoires, à divers savoirs (topographie, cartographie, mathématiques).
3°) Dépasser les limites
Les frontières participent de la fabrique et de la matérialisation des altérités. Aussi convient-il d’interroger ces problématiques d’altérité entre étrangeté et proximité, échanges et conflits, hospitalité et rejet. On évoque même des frontières intérieures. La frontière joue différents rôles, entre coupure et trait d’union. Les zones frontalières sont riches de ces paradoxes, entre contrebande et régimes fiscaux et sociaux spécifiques. Les régions transfrontalières sont des interfaces qui tirent parti des discontinuités générées par la frontière. Dans cette thématique, l’expression « prendre langue » entre insulte et reconnaissance, trouverait aussi tout son sens.
Pour chacun de ces thèmes, les exemples locaux, nationaux et internationaux sont bienvenus ainsi que les propositions élargissant les champs historique et géographique (mondes extra-européens, limites maritimes).
Les communications durent vingt minutes afin de laisser un temps d’échange avec la salle et les actes du colloque seront publiés.
Les propositions de communication (2000 signes maximum y compris titres universitaires et publications d’appui) doivent être adressées à La Diana (secretariat@ladiana.com) avant le 30 avril 2020.
Le comité scientifique
Premières lectures :
David O’Connor, Stephen Quirke, Mysterious Lands, London, 2003.
Demarolle Jeanne-Marie (dir.), Frontières ( ?) en Europe occidentale et médiane de l’Antiquité à l’an 2000, Actes du colloque de l’Association interuniversitaire de l’Est tenu à l’Université de Metz 9-10 décembre 1999, Metz 2001.
Debray Régis, Le dialogue des civilisations : un mythe contemporain, CNRS Editions, 2007.
Foucher Michel, L’invention des frontières, 1986.
Foucher Michel, Le retour des frontières, Paris, CNRS éditions, 2016.
André Miquel, Géographie arabe et représentation de monde : la terre et l’étranger, Paris, 1975.
Marguerite Gonon, « Relations Forez-étranger d’après les testaments », Publications de Centre d’Etudes Foréziennes, 1970.
L’image de l’autre dans l’Europe du Nord-Ouest à travers l’histoire, Actes de colloque de Villeneuve-d’Ascq 25-26 novembre 1994, Université De Gaulle Lille 3, 1996.
Nordman Daniel, Frontière de France : de l’espace au territoire, XVIe-XIXe siècle, Paris, Gallimard, bibliothèque des histoires, 1998.
Nourrisson D., Perrin Y. (dir.), Le barbare et l’étranger : images de l’autre, Publications de l’Université de Saint-Etienne, 2005.
Pécoud Antoine, de Gutcheneire, Migrations sans frontières. Essais sur la libre circulation des personnes, Paris, Editions de l’Unesco, 2009.
Quétel Claude, Murs. Une autre histoire des hommes, Paris, Perrin coll. Tempus, 2019.
Wihtol de Wenden, Atlas des migrations, Autrement, 2012.
Wihtol de Wenden, Le droit d’émigrer, CNRS Editions, 2016.
Le comité scientifique est animé par trois personnes :
Daniel NORDMAN, directeur de recherches émérite au CNRS
Didier NOURRISSON, professeur émérite à l’université Lyon 1
Pierre PEYVEL, agrégé et docteur en histoire, vice-président de La Diana
membres pressentis :
Audrey BECKER, maîtresse de conférences HDR en histoire romaine à l’Université de Lorraine
Hélène BLAIS, professeur d’histoire à l’ENS Paris
Emmanuel BLANCHARD, professeur d’histoire contemporaine à l’Université Paris 12
Stéphane BOISSELIER professeur d’histoire médiévale à Poitiers
Jean-François BRUN maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Saint Etienne
Jean-Paul BURDY, maitre de conférences honoraire à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon
Clément CHILLET maitre de conférences en histoire romaine à l’Université de Grenoble
Mathilde DUBESSET maîtresse de conférences honoraire à l’Université de Grenoble
Olivier FAURE professeur émérite à l’université Lyon 3
Jean-Luc FRAY professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université de Clermont-Ferrand
Christian GRATALOUP, professeur émérite de géographie à l’Université de Paris 7.
Zoltan KRAZNAI, professeur en histoire contemporaine à l’Université de Bruxelles.
Renaud MORIEUX, professeur d’histoire moderne en Grande Bretagne.
André PELLETIER professeur honoraire d’histoire romaine à Lyon 2
Jean-Michel POISSON, maître de conférences en histoire médiévale à l’EHESS
Matthieu POUX, professeur d’archéologie romaine à Lyon 2
Antonio STOPANI, professeur en histoire contemporaine à l’Université de Turin
Isabelle SURUN, professeure en histoire contemporaine à l’Université Lille III
Hélène VELASCO-GRACIET professeure de géographie à l’université de Bordeaux 3.
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